En direct des Chemins Sonores en Nouvelle-Calédonie
Crédits Photo : Saru pour One Pix
Il est toujours émouvant de voir naître un festival, d’assister à sa première édition. Surtout si celui-ci se situe à l’envers du monde en Nouvelle-Calédonie, qu’il se nomme les Chemins Sonores, en référence à la culture Kanak.
Le festival est organisé par Kosmopolite Music, association attachée à ce bout de paradis, aux coûtumes des tribus et à la culture techno. Certains sont des expatriés bretons ayant connu l’esprit de la rave avec Astropolis, d’où le choix de Gildas et d’Astropolis (doyen des festivals français, on fait office de vieux…) comme parrains de cette première édition. On va se retrouver à presque 30 heures d’avion de la France avec toute une troupe d’artistes en mode colonie de vacances : Dj Oil, le Marseillais haut en couleurs, Doctor Flake, l’alter mondialiste d’Annecy, Oniris le Niçois, qui a vécu 3 ans en Nouvelle-Calédonie, fier de nous montrer « son île » et Agoria, dont le visage s’affiche sur des panneaux 4 mètres par 3 dans la ville. Il est la « star » du festival.
La première soirée se passe au château Hagen, superbe bâtisse coloniale où Mr Oil proposera un live avec deux artistes calédoniens au saxo : Pierrot et M1T8. Groove, funk hédoniste, zen, c’est le premier grand moment musical du festival… Mais bouuuum !!!! La nouvelle tombe. Trump sera le prochain président des USA… So what, FUCK !!! La résonance est mondiale et va gâcher la soirée pourtant si paisible…
La seconde soirée a lieu dans un grand club de Nouméa, le JP’S. Ca joue progressif avec roulements de caisses claires cheesy, style que les gens adorent à Nouméa (influence australienne oblige). Les sets que vont proposer Da’gil, Oniris ou Agoria et également Moebius, Or-Dem, Garak et Lou, résidents-organisateurs des Chemins Sonores lors des soirées suivantes seront très différents par la suite.
Crédit : Saru pour One Pix
Au Pop Light, club ponton, Gildas va jouer techno… « Tekno plaiZirrr » comme il dit… Nouveaux morceaux mixés aux classiques de Detroit et de Chicago comme l’acapela de Mister Fingers. Il va attraper et surprendre le public, créer sa bulle. Il finit avec le nouveau track d’Agoria « Up All Night »… Pure tuerie de final dancefloor. Futur classique…
Le grand moment du festival a lieu le samedi, dans le parc du Château Royal. Jardins luxuriants en bord du lagon avec pour décor banians et palmiers. Classe, magique, que dire de plus… Oniris, l’ex Calédonien, personnage frappadingue, poulain de notre label Astropolis Record, va délivrer un pur set introduit par de la « techno tropicale » avec en point d’orgue le morceau aux envolées de violons « Toriton » de Satoshi Fumi. Agoria va ensuite asseoir son statut de grand artiste.… On ne peut s’empêcher de penser à Garnier par son éclectisme, dans sa manière d’amener un track. Son hédonisme sous saké va ravir le public. French et chic, il est devenu un maître dans l’art du mix plaçant le classique au bon moment, comme le remix Joey Negro du « Ride Like the Wind » de Christopher Cross. Suivra une longue ovation où toute l’équipe de Kosmopolite se retrouve sur scène derrière le bonhomme…
Doctor Flake et Oil vont se charger de clôturer ce festival au Bodega Del Mar, autre club au dessus des eaux cristalines de la baie. Là encore, le lieu est magique. On aura le droit à notre coucher de soleil sur le Pacifique. Les mixes qu’ils vont proposer sont des parfaits moments d’after : house, disco, deep, chouette drum’n’bass ; avec des morceaux de Nese Karabocek, chanteuse turque remixée par Todd Terje, le « It’s the way » de Marky ou encore un track obscur de Carl Craig et Kenny Dixon J. On ne peut que féliciter Kosmopolite pour cette première édition, leur professionnalisme et leur coolitude. Un état d’esprit admirable !
Meilleur moment : quand Gildas motive toute l’équipe du festival à rejoindre Agoria sur scène pendant le final… Explosion de joie… Ils auront réussi leur pari…
Pire moment : le départ de l’île et du coup de quitter cette colonie de vacance de dj’s.
Matthieu GB – Astropolis