King Gizzard, Red Axes, Calling Marian… Les projets de la semaine !
Qui dit week-end pluvieux, dit week-end à l’intérieur. Et donc le moment idéal pour découvrir les pépites sélectionnées cette semaine. En écoute : King Gizzard & The Lizard Wizard qui nous sort son 25e album (eh oui déjà), mais aussi Red Axes, Calling Marian, DJ Shadow, Black Pumas, Milanezie & kofi bae et Wild Nothing. Choose your fighter.
King Gizzard & The Lizard Wizard — The Silver Cord
Décidément increvables, les six membres de King Gizzard sortent désormais leur 25e album. Un nombre pas anodin quand on sait qu’ils n’ont que treize ans de carrière derrière eux. Le sextuor australien s’est emparé de genres divers et variés, allant du rock tur au krautrock, en passant par le thrash-metal, et le funk originel. Le tout, en les tordant à l’envi. Avec pour influence directe Kraftwerk et le pionnier du synthétiseur italien Giorgio Moroder, The Silver Cord est en revanche un album qui embrasse à plein -et de façon délibérée- le matériel électronique. Pour cet album, King G fait une fois de plus les choses en grand. Un album avec plusieurs personnalités, car The Silver Cord sera disponible en deux versions : une première, d’essence pop, arborant des accroches et des refrains qui respectent les formes traditionnelles de la chanson. La seconde version de l’album, quant à elle, n’est rien d’autre qu’un empilement de jams, qui étire au maximum les liens entre chaque morceau.
Red Axes — One More City
Seulement quelques mois après la sortie de The Phantasy Collection (Part 1) le duo israélien délivre ici un LP qui va puiser dans les racines du groupe : « Quand on vieillit, il est plus difficile de retrouver la certitude que l’on avait dans sa jeunesse. Mais quand on tient une guitare ou une basse, c’est là qu’on revient à cet endroit sûr, c’est là qu’on retrouve sa confiance« , explique Dori à propos de l’album. À raison d’un album tous les trois ans environ (sauf pour le dernier, donc) Red Axes trouve le moyen de rester concentré et de se reconnecter au fait que, même si leur musique devient électronique, ils sont encore et toujours un groupe dans l’âme. Goth, new wave, techno, disco, minimalisme sont les maîtres mots de One More City et cette fois, ils n’ont pas lésiné sur les collaborations : on n’en compte pas moins de sept. Mention spéciale pour le morceau « Hey » en feat avec A.Lonzo et sa voix venue d’outre-tombe.
Calling Marian — Hyper Opus
Mais qu’a voulu raconter Marianne Delorme, alias Calling Marian, à travers son tout premier album ? Avec des titres évocateurs comme « Mes Sœurs » —qui, basé sur la gamme de la mineur, tourne ainsi en boucle. Tout s’articule autour de cette gamme, envoûtante et mélancolique à la fois (c’est tout le pouvoir du mineur). Ou « La Fuite En Avant », énergique et grisant, ou encore « Inferno« , plus obscur et froid (elle nous l’avait d’ailleurs filé en exclu). Hyper Opus tisse une toile entre les genres allant de la techno à la trance, en passant par l’acid, la dance, la synthwave et l’ambient. Au niveau des genres, vous serez donc servis. On ne peut que souhaiter que la productrice continue sur cette belle lancée, qui assurera à coup sûr la relève du futur de la musique électronique.
DJ Shadow — Action Adventure
En août dernier, DJ Shadow sortait le clip de « Ozone Scraper », dernier extrait sorti avant la parution de ce nouvel album Action Adventure. Ce dernier évoque les jours heureux de, jadis, la fréquentation des vidéothèques. Un titre et un artwork—qui rappelle sans nul doute le genre pulp— appropriés, où règnent plusieurs ambiances sonores, parfois menaçantes, parfois mystérieuses. Celui qui produit des disques depuis trois décennies déjà, continue de se poser des questions pour éviter l’aspect prévisible musicalement, que peuvent avoir les morceaux. Ici, sa règle était simple : pas de compromis. S’ensuivent pas moins de quatorze tracks dont « Ozone Scraper » et « You Played Me » —deux chansons qui montrent les mondes sonores riches en synthétiseurs que Shadow explore tout au long de l’album.
Milanezie & kofi bae – La nuit porte conseil
L’un (Milanezie) est traversé par les influences plug et dmv, quand l’autre (kofi bae) produit une bedroom pop, disco lo-fi. Visiblement, la nuit porte bon conseil et leur a parlé de la disco plug. Cet EP concept rend hommage au croisement de leurs influences, à un point ou se confrontent synth arps à la Moroder (« Le train ne passe pas deux fois »), scratches (« Cute Face » avec ThaHomey, Jäde), piano house (« Dis Moi More »), fl studio et flow dmv. Ça sonne comme un fin de boom, où ne restent que les plus malheureux. Chez Tsugi, on aime aussi défendre la cause des losers, de ceux dont on ne parle pas et à qui personne ne parle. Voici donc une dose de réconfort à l’écart du dancefloor, dans un monde où l’imagination est poussée dans ses retranchements les plus groovy.
Sasha Abgral
Black Pumas — Chronicles of a Diamond
Avec en titre d’ouverture, « More Than A Love Song’ » Black Pumas signe un classique instantané. Mêlant éléments pop et gospel, appuyé par l’orgue en fond, et illustrant parfaitement la créativité la vision musicale du duo formé par Eric Burton et Adrian Quesada. »Toute mon approche du chant a été influencée par nos lives« , souligne Burton à propos du titre. (…) Avec cet album, je me suis senti très libre dans ma performance vocale » ce qui a permis à Quesada de l’aider à aller explorer dans ce sens. Quant à « Chronicles of a Diamond », les paroles ont été composées en puisant dans sa profonde affection pour le grand Curtis Mayfield, et en écrivant une chanson du point de vue d’un diamant à l’arrière d’une Cadillac.
Wild Nothing — Hold
Mené par Jack Tatum, le projet Wild Nothing délivre Hold, après cinq années de silence. Autoproduit —ce qui n’était pas arrivé depuis Gemini sorti en 2010— par Tatum, Hold met en avant son écritur. Un disque existentiel et de recherche, qui trouve de la joie dans une musique aux influences electronica. Les influences de ce nouveau disque vont aussi bien du côté sombre de Charli XCX à la techno-pop de Yellow Magic Orchestra, en passant par les favoris de l’enfance The Chemical Brothers et Orbital… et l’art-rock accessible de Peter Gabriel de l’époque So. Avec des contributions de Jorge Elbrecht, collaborateur de longue date, de Tommy Davidson de Beach Fossils et de Harriette Pilbeam de Hatchie, le titre d’ouverture « Headlights On » révèle un groove et un breakbeat dignes de l’acid house.