Le dispositif défricheur WomenBeats a tranché : et les lauréates sont…
L’édition de l’année dernière avait été l’occasion pour nous de vous parler du concept essentiel de WomenBeats. En 2023, parmi 234 participant.e.s, ce sont deux nouveaux projets lauréats qui sont mis en lumière.
Il suffit de faire un tour sur le site de Dérives Studio pour se prendre en pleine face la réalité : dans la musique en 2019, les femmes représentaient seulement 17% des auteur.ices et compositeur.ices, 12% des bénéficiaires des dispositifs d’aide et d’accompagnement subventionnés, et 14% des artistes (féminines et non binaires) programmé.es en festivals. Des chiffres à faire grincer les dents, connaissant la masse de nouveaux.elles artistes féminines et non binaires qui méritent de faire entendre leurs sons, leur productions chaque année, chaque mois, chaque jour.
C’est ce que tente de changer l’association Far East Prod depuis 2019 avec WomenBeats, un dispositif mettant à l’honneur l’inclusion des femmes et personnes non binaires dans leur projet musical, via un accompagnement sur quelques mois après l’annonce des lauréats. En plus d’une diversité qui manque, l’objectif de WomenBeats est de « mettre en lumière la scène française émergente oeuvrant pour la redécouverte de rythmes et sonorités traditionnel.les, la valorisation d’un héritage culturel, la fusion d’influences diverses. » Parmi 234 candidatures, et après une étude approfondie de douze projets par un jury composé de six professionnel.les, ce sont les noms de GILDAA et de ELEKTRE qui ont été retenus. ((On vous laisse fouiller leurs comptes Instagram respectifs, vu que pour l’heure, il n’y a bien que ça de disponible à l’écoute))
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GILDAA
La première est une artiste pluridisciplinaire et multi-instrumentiste. De son vrai nom Camille Constantin Da Silva, GILDAA est l’histoire d’une femme à la recherche de sa mémoire. Le voyage intérieur dans lequel la franco-brésilienne emmène ses auditeur.ice.s relève du rite de passage. La valse en choeur de la guitare, de la basse, du violon, du trombone, de la kora, des percussions et des effluves électroniques… Tout cela provoque un moment où celui ou celle qui écoute, interprète à sa guise.
ELEKTRE
Fort de sa composition plurielle, le trio de musicien.nes revendique un pont entre deux siècles différents, représentant chacun sa propre culture : la Grèce des années 1920, et le Paris cosmopolite des années 2020. Monika Kabasele, Mailys Mallet et Clément Buffière représentent ensemble l’héroïne mythologique grecque Elektra (ou Océanide), fille de l’Océan et mère des harpies, fameuses créatures mi-femmes mi-oiseaux. Deux univers, sous couvert d’électronique (Elektre-Elektra-Electro, vous l’avez ?)
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Pour ce qui est de l’accompagnement, il dure quatre mois et est principalement caractérisé par une structuration de projet, de son développement ainsi que de celui du live. Mais il comprend aussi des formations, des ateliers et des rendez-vous individuels avec des partenaires professionnel.les, un positionnement et développement personnel, ainsi qu’une diffusion. Grâce aux partenaires de la plateforme, une distribution pour un projet d’EP, d’album ou de single est même offerte. Cette année, les lauréat.es peuvent compter sur les témoignages de Flore Benguigui, figure féminine d’un milieu trop masculin : frontwoman de L’Impératrice, elle a d’ailleurs lancé son propre podcast Cherchez la femme sur les ondes de Tsugi Radio, dans le but de donner la parole et rendre hommage aux femmes musiciennes méconnues. Son collectif, du même nom, organise des soirées mensuelles depuis cette année.
WomenBeats, c’est la place de toute artiste féminine et non binaire. Alors, si vous collez aux critères d’éligibilité du dispositif, n’hésitez pas à suivre ça sur leurs réseaux pour ne pas rater le prochain appel à candidatures !