Tech de liste : la sélection audio de Tsugi (Marshall, Sennheiser, Jabra)
Chaque mois, Tsugi vous fait part de sa sélection tech (ici, une sélection audio) disponible dans le dernier numéro en date du magazine Tsugi. Tests produit, décryptages et conseils : testés et éprouvés ! Suivez le guide.
Cet article est issu du Tsugi 164 : La France, l’autre pays du trip-hop !
Marshall — motif II ANC
Si Marshall (le département audio, pas les amplificateurs pour guitares), est parvenu à se tailler une jolie réputation dans le domaine des enceintes Bluetooth et wi-fi domestiques, le succès est un moins flagrant dans celui de l’audio nomade. Pourtant, ses intras, situés dans le milieu de gamme, ont des arguments à faire valoir, comme ces Motif ANC II, mise à jour d’une première génération sortie en 2021. Cette deuxième itération reprend peu ou prou le même design, avec une tige en métal façon petit potentiomètre, manière de rappeler les vénérables amplis. Si le look des Motif ANC II reste donc dans la veine des produits Marshall habituels, avec l’utilisation d’un plastique grainé imitant le cuir, le son de ces intras entend évoluer et reproduire celui d’un concert. Le rendu est donc énergique, pour ne pas dire nerveux, très rond et bien pourvu en basses. On n’est pas dans le neutre, mais ce n’est pas non plus ce que l’on recherche chez Marshall. Question confort, rien à redire, ces intras, légers, sont peu intrusifs et se maintiennent parfaitement sans provoquer de sensation de gêne. Multipoints, ils gèrent le SBC et AAC, disposent d’une ANC assez efficace (surtout sur les basses fréquences) et d’une autonomie de 6 h par charge. Point positif, le prix (199 €) n’a pas évolué depuis la première génération. Cela commence à devenir rare en ce moment.
Sennheiser — Accentum Wireless
Oui, en pleine période d’inflation, on peut encore imaginer des casques audio ultraperformants à prix maîtrisés. Bien sûr, il faut débourser les 179,90 € demandés pour l’Accentum, nouveau bébé de Sennheiser, mais sur un marché où les modèles se font rares sous la barre des 200 €, la démarche mérite d’être soulignée. Dérivé « éco » de l’excellent Momentum 4 (bien plus onéreux), l’Accentum n’a rien d’un Sennheiser au rabais. Déjà, il s’inscrit dans la tendance des casques nomades : suppression du port jack (connexion Bluetooth uniquement), multipoint (connexion simultanée à deux appareils) et disparition d’un mode qu’on appellera « normal ». C’est réduction de bruit ou captation de l’environnement, l’ANC étant devenu le nouveau standard d’écoute. On retrouve néanmoins ici tout le savoir-faire de la maison allemande et sur bien des points, l’Accentum est un sans-faute (même si on aurait aimé une ANC encore plus efficace). La signature sonore maison (plutôt neutre) est fidèlement reproduite, grâce à deux transducteurs de 37 mm, l’autonomie atteint un confortable total de 50 h par charge, le Bluetooth passe en 5.2 et il prend en charge les codecs AAC, SBC, aptX et aptX HD. Alors bien sûr, l’Accentum est loin d’être aussi premium que son grand frère – il faut bien faire quelques concessions–, mais son arceau en plastique rembourré et ses coussinets en simili cuir se révèlent confortables, et son poids plume autorise de longues sessions d’écoute sans difficultés. Son, confort, autonomie, prix… Tout y est.
Jabra — Elite 10
Il n’y a jamais de mauvaises surprises avec Jabra. Chez les Danois, on reste dans le sérieux, le solide, il peut manquer parfois d’un grain de folie, mais quand on hésite à passer aux intras, c’est un pari sans risque. Et peut-être encore plus aujourd’hui avec l’arrivée de deux modèles complémentaires. D’un côté, les Elite Active 8, vendus 229 €, concentré du savoir-faire de la maison et robustes intras taillés pour le sport ou les étourdis qui ont tendance à maltraiter leurs écouteurs. De l’autre, les Elite 10, vendus un peu moins de 250 €, modèle le plus abouti jamais sorti par Jabra. Sur le papier, la promesse des Elite 10 est ambitieuse : confort, qualité sonore, ANC performante, son spatialisé (avec suivi des mouvements de tête) en collaboration avec Dolby, autonomie totale de 27 h, connexion multipoint… Dans les faits, elle se réalise pleinement, en premier lieu grâce au confort. Recouverts d’un silicone doux, ces écouteurs au format bouton, très légers, viennent se poser dans le creux de l’oreille et les embouts des haut-parleurs, biseautés, appuient délicatement contre l’entrée du conduit auditif pour le sceller. C’est simple, on a rarement eu dans les oreilles des écouteurs aussi confortables. En termes de reproduction sonore, Jabra n’a jamais été pris en défaut, même si la marque avait un certain goût pour les basses. Avec les Elite 10, les fréquences les plus hautes se retrouvent renforcées, le son gagne en clarté – ce qui avantage les voix – et les médiums sont proprement restitués. C’est sage, propre et presque équilibré. Mais la grande affaire de ce modèle, c’est l’arrivée d’une réduction de bruit dite adaptative, qui fait preuve d’une réelle efficacité. Les progrès sont colossaux, et si on n’atteint pas le niveau de réduction de bruit de Sony, Apple ou Bose (il ne faut pas rêver non plus), Jabra a enfin trouvé la bonne formule pour gommer les bruits extérieurs. Sérieux, solide et définitivement irréprochable.