25 webradios françaises ont lancé l’Union des Webradios Françaises (UWF), et toutes les autres sont invitées à la rejoindre. Sous l’impulsion d’Antoine Dabrowski, directeur de Tsugi Radio, l’UWF œuvre pour une reconnaissance de l’importance des webradios dans le paysage musical et culturel d’aujourd’hui.
« La radio vit une nouvelle révolution comparable à celle des radios libres au début des années 80. »
Qu’est-ce que l’UWF ? Explique-nous.
C’est l’Union des Webradios Françaises, un collectif de webradios qui a commencé à se former un peu avant les fêtes. À ce stade, c’est encore un collectif très ouvert. L’idée était déjà de se rencontrer pour voir ce que nous avions en commun. La bonne surprise, c’est qu’on partage plein de choses : à commencer par une véritable passion pour ce medium et l’envie de soutenir des artistes et des scènes musicales souvent boudées par les radios commerciales et les plateformes de streaming. Et puis, c’est quoi le dicton déjà : l’union fait la force ?
En quoi est-elle nécessaire aujourd’hui selon-toi ?
La radio vit une nouvelle révolution comparable à celle des radios libres au début des années 80. À l’image de ce qui a pu se passer pour la musique ou la vidéo, il est plus simple et beaucoup moins coûteux de faire tourner une radio sur Internet qu’une radio FM. Bien qu’elles soient encore peu connues du grand public, de nombreuses webradios ont démarré un peu partout en France. Il est frappant de constater que les festivals de musique et les salles ont tout de suite fait appel à ces webradios pour chercher de nouveaux publics en plus de leurs partenaires médias plus classiques. C’est bien la preuve qu’aujourd’hui les webradios comptent dans le paysage médiatique par la singularité de leur approche éditoriale. Il était plus que temps pour nous de se regrouper pour parler d’une voix commune et être entendus par les institutions de la musique comme le tout nouveau Centre National de la Musique qui, jusqu’à présent, n’a pas inclus les webradios dans ses plans d’aide suite à la crise du Covid19, ou encore les sociétés de gestion de droits (SACEM, SPPF, SCPP, SCAM…) pour qui, au-delà des droits dont nous nous acquittons, méconnaissent le rôle essentiel des webradios auprès des scènes indépendantes et locales.
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Concrètement, quelles sont tes premières missions, objectifs, avec l’UWF ?
L’urgence pour la plupart d’entre nous, c’est d’obtenir des rendez-vous auprès des autorités et des institutions de la musique pour exposer notre situation. Depuis la crise du disque, l’économie de la filière musicale s’est déportée sur le live. L’arrêt des concerts et des festivals à cause du Covid a un impact majeur sur la presse musicale et les médias indépendants. En moyenne, ces médias accusent une baisse de chiffre d’affaires d’environ 80%. Dans un paysage médiatique trusté par les radios commerciales, une alternative commençait tout juste à se dessiner avec les webradios ; nous allons tout faire pour qu’elle ne soit pas décimée par le coronavirus.
« Dans un paysage médiatique trusté par les radios commerciales, une alternative commençait tout juste à se dessiner avec les webradios ; nous allons tout faire pour qu’elle ne soit pas décimée par le coronavirus. »
Qui est pour le moment impliqué dans le projet ?
Nous voulions que l’UWF soit un collectif très ouvert, de l’entreprise à l’association jusqu’au projet individuel amené à grandir. Dans nos rangs nous comptons Radio Meuh, une des plus anciennes et plus écoutées webradios indépendantes françaises, mais aussi La Grosse Radio, le site radiooooo.com et de nombreuses antennes un peu partout en France : Radio DY10 à Nantes, Ola Radio à Bordeaux, Piñata Radio à Montpellier, Comala Radio dans le Nord, Radio Loubard à Marseille, mais aussi Rinse France, la radio du Sacré à Paris… Impossible de citer tout le monde mais les portes sont grandes ouvertes !
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