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19 décembre 2017

2017 : nos quinze albums préférés

par Clémence Meunier

C’est la saison : voilà notre top album de l’année ! Des immanquables, des découvertes, de la chanson française, de la techno, de la pop ou de la house… Voilà nos quinze coups de cœur de cette belle année 2017, une sélection démocratique (ou pas), sans mauvaise foi (ou pas), extraite de notre hors-série d’hiver attendu pour le 29 décembre – promis, on vous en dit plus bientôt sur ce beau morceau. On croise alors :

LCD Soundsystem
Bicep
Charlotte Gainsbourg
Vince Staples
Folamour
Spoek Mathambo
King Krule
Rødhåd
Rone
Malik Djoudi
Vitalic
Fishbach
Mac DeMarco
New Jackson
Arnaud Rebotini

1- LCD Soundsystem – american dream [Columbia/Sony Music]

Cinq ans après que James Murphy eut mis fin à son projet LCD Soundsystem sur la scène du Madison Square Garden, il signe un grand retour avec un quatrième album marqué par la mort de ses héros David Bowie, Lou Reed ou Alan Vega. Si on peut toujours danser au rythme de ses chansons, on verse aussi quelques larmes au détour des bouleversants « oh baby », « how do you sleep ? » ou « black screen ». La réussite n’est pas que discographique comme on a pu le constater avec le succès scénique de ses deux concerts à la rentrée à l’Olympia à Paris. On a déjà hâte de le revoir ! (Patrice Bardot)

Si vous êtes plutôt Spotify : 

 

2- Bicep – Bicep [Ninja Tune/PIAS]

Frères de son, les deux nord irlandais Matt McBriar et Andy Ferguson ont mis dix ans avant de réaliser leur premier album. Sans doute trop occupés à nourrir leur blog musical Feel My Bicep, à tourner inlassablement en DJ-set autour de la planète et bien sûr à sortir toute une série de maxis qui a mis à l’honneur leur sens du gimmick house. Mais cela valait le coup d’attendre, même si cet album homonyme peut dérouter à la première écoute par ses multiples clins d’œil vers la drum’n’bass old school ou l’ambient techno à la Orbital. De notre côté, nous ne nous en plaindrons pas, bien au contraire. (Patrice Bardot)

 

3- Charlotte Gainsbourg – Rest [Because Music]

En embrassant plus ouvertement que jamais l’héritage musical de son père, Charlotte Gainsbourg réussit avec Rest un tour de force : parler (en français !) de mort, de deuil et de corps inanimé sur une bande-son disco concoctée par SebastiAn – le producteur signé chez Ed Banger convoquant en bonus les cordes chères à Gainsbourg père ou des basses rondes rappelant Melody Nelson. Ressort de ce contraste un album intime, presque voyeuriste parfois, mais passionnant. Et c’est sans compter la mélodie irrésistible du single « Deadly Valentine ». (Clémence Meunier)

 

4- Vince Staples – Big Fish Theory [Def Jam/Universal]

Foncièrement minimaliste, Vince Staples évite d’une belle façon l’album attendu, au flow destructeur et au beat le plus fou. La frénésie du hip-hop trouve ici une pause mature délicieusement prosaïque. Comme un tableau blanc où Vince jette ses couleurs une-à-une de mille manières, Big Fish Theory ne sera pas pour autant une mutation génétique complète. Il s’agit juste d’un essai pour retrancher le rap dans sa radicalité, confrontant le plat de la vocalité aux arêtes de la production geek electro référencée. Une juste place entre Kanye West et Tyler, The Creator, dont on attend désormais une fresque qui nous laisse sans voix. (Corentin Kieffer)

 

5- Folamour – Umami [Moonrise Hill Material/Classic]

Le hold-up parfait. Avec son premier album Unami, publié sur le label qu’il a fondé avec son gang de Lyonnais, Folamour a peut-être sorti le meilleur et le plus authentique album de house américaine de l’année. Ambitieux, musicale et soulful, Unami s’inscrit dans la droite ligne des maîtres du genre comme Theo Parrish, sans jamais sombrer dans la révérence ou la copie. Un album inspiré, où chaque titre s’essaie à des directions différentes. Un peu de hip-hop, de guitares, du dancefloor, des mélodies qui font mouche… Beaucoup d’inspiration et de maîtrise. (Benoît Carretier)

 

Voilà pour le top 5 ! Mais aussi, en vrac :

Spoek Mathambo – Mzansi Beat Code [Prospect/No Format]

On ne peut pas réduire le DJ, producteur, et chanteur sud-africain à un simple tag « house ». Car son formidable album Mzanzi Beat Code, qui lui a valu une couverture de Tsugi au mois d’avril, rayonne sur un large spectre allant du hip-hop à la soul africaine en passant par le funk. Excité et excitant. (Patrice Bardot)

 

King Krule – The Ooz [XL Recordings/Beggars]

Le grand retour du Londonien Archy Marshall, somptueux chanteur, inventeur d’un drôle de free jazz punk électronique gonflé de soul. Même si on n’a pas tout pigé à son concept de The Ooz, son nouvel album, on s’est pris en plein cœur ses savantes compositions habitées d’un souffle terrassant. (Patrice Bardot)

 

Rødhåd – Anxious [Dystopian]

L’art du contrepied total. Avec son premier album, Rødhåd s’aventure dans des contrées sombres, lentes et pesantes, plutôt que délivrer la techno dévastatrice qu’il a coutume de jouer dans ses sets telluriques au long cours. Et le résultat est à la hauteur de la surprise, saisissant. Méticuleux dans ses nuances de noir, le Berlinois s’empare de l’exercice de style de la bande originale de films imaginaires pour une heure de plongée de l’autre côté de l’ombre maîtrisée de bout en bout. Sans oublier tout de même de succomber de temps à autres à des tempos plus relevés. Une réussite. (Benoît Carretier)

 

Rone – Mirapolis [InFiné/Differ-Ant]

Rone était parti pour sortir un album en solitaire, reprenant ses premières machines et s’isolant pour composer. Mais, finalement, un concert exceptionnel à la Philharmonie de Paris, où il a invité pas mal d’autres artistes sur scène, l’aura fait changer d’avis. Tant mieux : si Mirapolis est pétri de collaborations, c’est pour le meilleur, comme avec ce single « Down For The Cause » en duo avec Kazu Makino, charismatique chanteuse de Blonde Redhead. Toujours onirique, mais plus pop que d’habitude, ce quatrième album d’Erwan Castex étonne autant qu’il épate, surtout quand il prend des routes sinueuses et inattendues – exemple parfait ? Le magnifique (oui, carrément) « Switches » avec Baxter Dury en amoureux éconduit et désespéré. (Clémence Meunier)

 

Malik Djoudi – UN [Cinq7/Wagram]

La nouvelle scène française explose et voici l’un de ses nouveaux hérauts aux côtés des Tim Dup, Eddy de Pretto ou Fishbach. Son premier album, le justement nommé UN où il a tout conçu de A à Z, renverse les codes de la chanson française pour la frotter sensuellement à l’électronique. (Patrice Bardot)

 

Fishbach – À ta merci [Entreprise/Also/Sony Music]

« Oh tiens, encore un album de chanson en français à la sauce 80’s ? ». C’est à peu près ce qu’on s’est dit en recevant ce premier disque de Fishbach. Pas hyper enthousiaste donc. Mais en la découvrant sur scène, tout commence : les morceaux prennent forme, son charisme est indéniable, les ambiances de chaque titre fascinent, du dramatique « Le Château », au dadaisme presque psyché de « Invisible désintégration de l’univers », en passant par une des plus jolies phrases entendues en chanson cette année (« Et tu parlais d’éternité / On a même pas fait la moitié ») sur « Eternité ». Une très belle claque à ab-so-lu-ment se prendre en concert, pour ensuite apprécier l’un des meilleurs albums de 2017. (Clémence Meunier)

 

Vitalic – Voyager [Citizen/Caroline]

Voyage dans la discospace, ou les lasers et les arc-en-ciels nous guident dans une course à double sens : vers le passé, la signature qui rend Vitalic immédiatement reconnaissable, et vers l’avenir, la machine à tubes toujours au rendez-vous. Sans déception, Voyager sera le meilleur vaisseau de l’année, discret dans la constellations des sorties, mais merveilleusement brillant dans son live de couleur. (Corentin Kieffer)

 

Mac DeMarco – This Old Dog [Captured Tracks/Differ-Ant]

Aah Mac DeMarco… Ce mec qui enflamme ses pets sur Instagram, arrive tout bourré en concert, a l’air un peu cracra, et a tendance à montrer son cul tout le temps. Voilà pour les présentations. Mais au-delà de l’image potache, ce Canadien s’impose avec ce troisième album comme étant l’un des songwriters les plus talentueux de sa génération. This Old Dog évoque en effet ouvertement sa relation difficile avec son père et ses angoisses, tout en dégageant une nostalgie et un effet feel-good évident. Sujets forts, musique tendre : la recette magique DeMarco fait mouche. (Clémence Meunier)

 

New Jackson – From Night To Night [All City]

Un ancien chanteur de pop triste, un temps compagnon de route des neurasthéniques Tindersticks, qui déboule sur le label dublinois All City avec un premier album de house analogique et chantée. Un petit bijou mélancolique et mélodieux, entre néo-disco nerveux à la Permanent Vacation et bricolage artisanal. (Benoît Carretier)

 

Arnaud Rebotini – 120 Battements par minute [Because Music]

Impossible de séparer cette BO par Arnaud Rebotini du film qu’elle accompagne : 120 Battements par minute de Robin Campillo, retraçant avec beaucoup de force le parcours des militants d’Act Up-Paris dans les années 90, en pleine épidémie du Sida. Et, aussi, en plein boom house, musique « à la fois festive et inquiète » selon Campillo, que 120BPM évoque par petites touches club tout au long du film. A noter : ce remix du hit « Smalltown Boy » des Bronski Beat, incarnation parfaite d’une BO aussi réussie que son film. (Clémence Meunier)

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