2016, l’année où les ventes de disques ont le plus chuté
Dans un rapport publié par Nielsen Soundscan, système de collecte de données hebdomadaire créé en 1991 sur la vente de produits musicaux, la première moitié de l’année a été étudiée en détails aux Etats-Unis et au Canada. Et les résultats ne sont pas très encourageants pour l’industrie du disque, puisque la vente digitale et le streaming l’emportent haut la main.
Les ventes de CD ont chuté de 11,6% depuis le mois de janvier. Si on y ajoute la baisse des ventes d’albums digitaux de 18,4%, on obtient une chute totale de 16,9%, soit la plus forte enregistrée depuis 1991 selon Billboard. Trois albums ont dépassé le million de ventes physiques sur cette même période : 25 d’Adele (1 403 000), le Lemonade de Beyoncé (1 202 000) et Views de Drake (1 313 000). Leurs taux d’écoutes et d’achats en ligne suivent le même cours, avec tout de même un record pour Drake qui cumule plus d’un milliard d’écoute audio en streaming.
De bonnes nouvelles à tirer de ce rapport : les vinyles continuent de s’en sortir avec une augmentation de 11,4%. L’album Blackstar de Bowie est le plus vendu dans ce format. Mais c’est surtout le streaming qui sort gagnant de ces derniers six mois. Entre le 1er janvier et le 30 juin 2016, le monde a écouté 208,9 milliards de titres en streaming, contre 131,6 milliards en 2015, soit une hausse de 58,7%.
Parmi ces données, on peut observer une nette distance entre les types de streams. Pour la première fois, l’audio a largement pris le dessus sur la vidéo (YouTube, Vevo, Tidal ou Apple Music, considérés comme des plateformes vidéo). Cette modification peut être dûe aux améliorations bénéfiques apportées depuis plusieurs mois à toutes les plateformes qui tentent de se démarquer les unes des autres. Ainsi, si les ventes digitales ont connu une baisse, elle est contrebalancée par les bénéfices du streaming qui relèvent le total de la consommation digitale à une hausse de 14,8%.
Si tous ces résultats, seulement à la mi-année, sont déjà très significatifs, ils s’arrêtent aux frontières américaines. Des études similaires devraient être menées en France ou a priori, le schéma serait un peu différent.