10 tracks de bardcore : ces covers version médiévale qui plient Internet en deux
Popularisé pendant le confinement par la jeune génération des bedrooms producers, le bardcore est le petit phénomène musical du moment sur Internet. Mais qu’est-ce que c’est au juste ? Réponse en dix tracks.
Le bardcore, un nouveau genre qui mêle chants de troubadours et hardcore ? Pas tout à fait. Contraction de « bard », pour « barde » en français et de « core » (traduisez « ce qui se trouve en son centre »), le bardcore renvoie à cette tendance de reprendre des tubes planétaires pour les remixer à la sauce moyenâgeuse, avec des instruments de l’époque. Selon le Guardian, le phénomène a pris de l’ampleur pendant le confinement en avril 2020, et semble avoir bénéficié de l’esprit créatif de nombreux jeunes maniant l’art du coding. Mais Àlvaro, musicien et producteur derrière la chaîne YouTube Algal the Bard, tient à clarifier les choses : « Ça n’a pas été inventé en 2020, beaucoup de musiciens ont déjà remixé ces titres dans un style médiéval il y a plusieurs années », nous confie-t-il. Selon lui, c’est la récente appellation « bardcore » qui a tracé le chemin de sa popularité.
Ainsi, des chaînes YouTube sont nées, comme celle d’Algal the Bard donc, ou d’Hildegard von Blingin’, dont les noms semblent tout droit sortis de l’imaginaire d’Heartstone. En quelques mois, ces chaînes comptent déjà plus de 152 000 abonnés pour le premier et 620 000 pour le second. Des chiffres qui, à l’heure où nous écrivons ces lignes, grimpent encore (le compte d’Àlvaro a gagné 5 000 likes en deux jours). L’intéressé n’imaginait pas voir son compteur gonfler en si peu de temps : « J’ai commencé à uploader des vidéos pour mon propre plaisir mais je ne m’attendais pas à cette croissance en si peu de temps ». Ses reprises à la sauce médiévale atteignent maintenant le million de vues, comme « Nothing Else Matters » de Metallica. « Toxicity » de System of a Down titille quant à elle les quatre millions. Mais comment compose-il ses sons ? Si certains y ajoutent des chants, Àlvaro joue uniquement en version instrumental et compose sans clavier MIDI, avec des instruments venus des quatre coins du globe pour reproduire des sonorités proche de celles du Moyen Âge. Sifflet d’étain, bouzouki, darbouka, tambourin, la musique qu’il joue, dit-il, « a besoin d’un son organique et naturel pour la rendre plus authentique ».
Lady Gaga, Michael Jackson, les Guns N’ Roses, AC/DC, Queen, Black Sabbath ou même « What is Love » d’Haddaway, il n’y a pas de limite au bardcore et, outre le fait qu’on puisse redécouvrir certains classiques, ça nous fait bien marrer. Voici dix reprises exquises.
Nirvana – Smells Like Teen Spirit (par The Miracle Aligner)
Black Sabbath – Paranoid (par Graywyck)
System of a Down – Toxicity (par Algal the Bard)
Metallica – One (par Stary Olsa)
Joy Division – Love Will Tear Us Appart (par Doors In The Labyrinth)
Michael Jackson – Thriller (par Graywyck)
Haddaway – What is Love (par Cornelius Link)
Eiffel 65 – I’m Blue (par Modern Music of the Dark Ages)
Madonna – Vogue (par Doctor Hmm)
Guns N’ Roses – Sweet Child O’ Mine (par Graywyck)