10 morceaux représentant l’esprit Concrete
Article extrait de notre hors-série 13, « La musique en 100 playlists », sorti l’été dernier et disponible à la commande ici.
« Le » phénomène clubbing de ces dernières années traduit en musique non seulement par les DJs résidents du bateau mais aussi par les Gentils Organisateurs.
Parliament – « Mothership Connection » (Casablanca, 1975)
Choisi par Pete (G.O.)
« La bande à George Clinton au meilleur de sa forme funk. Samplé de multiples fois et notamment par Scott Grooves en 1998 pour un fameux « Mothership Reconnection » (notez bien la nuance) remixé par les Daft Punk pour ce qui a été un gros tube french touch. On aurait bien aimé savoir ce que Clinton a pensé de ce détournement. On lui demandera lors d’un prochain passage à Paris car, à 75 ans, il n’arrête pas de tourner. Quel exemple pour la jeunesse ! »
Idris Muhammad – « Could Heaven Ever Be Like This » (Kudu, 1977)
Choisi par S3A
« Après quelques minutes de basse disco slappée et de quelques chœurs qui font « wap doo wap wap doo wap », arrive le refrain. Et là on se dit : « Ah oui, mais c’est bien sûr ! ». Sacré Jamie xx qui l’a largement emprunté pour son fameux « Loud Places ». On n’est pas allé vérifier sur la pochette s’il avait bien crédité ce fameux batteur de jazz né à La Nouvelle-Orléans, accompagnateur de pointures comme Ahmad Jamal ou Pharoah Sanders. Mais on lui fait confiance ! »
Crystal Waters – « Gypsy Woman (She’s Homeless) (Basement Boys ‘Strip To The Bone’ Mix) (Mercury, 1991)
Choisi par Behzad & Amarou
« Lorsque l’on a vécu les débuts de la house, parfois la mémoire flanche au moment de retrouver le nom d’un morceau. Alors si on veut évoquer le hit de cette chanteuse de Philadelphie, on argumente : “Mais si vous ne vous souvenez pas de ce morceau, un peu house dance dont le refrain faisait ‘lalalilalalalalalilalala’.” Et bim, c’est automatique. Les images de cette insubmersible diva remontent à l’esprit, et celles de notre jeunesse avec. »
Point G – « Chicken Coma » (Yellow Productions, 1977)
Choisi par Cabanne
« Rendons grâce à Concrete et plus particulièrement à Brice son directeur artistique pour avoir en grande partie contribué à la redécouverte des oeuvres de l’immense DJ Gregory. Grande figure de la french touch certes, mais dont on ne saurait réduire son répertoire à la house filtrée. Comme lorsqu’il endosse cet alias pour des aventures beaucoup plus deep et mentale, mais sans jamais perdre sa touche magique pour faire danser les âmes. »
Mr Raoul K – « Moment Psychedelik (Gongon Mix) » (Baobab Secret, 2009)
Choisi par Ben Vedren
« On a bien connu François K, mais aussi Cyril K, mais il faut aujourd’hui redécouvrir à tout prix ce monsieur K, K comme Konan, un nom peut être moins connu que les précités, mais tout aussi talentueux. Originaire de Côte d’Ivoire, il débarque à 16 ans en Allemagne en 1992, alors en pleine ébullition électronique, et tombe dans le chaudron house, qu’il mélange avec bonheur avec ses racines africaines. »
Cinderfella LTD – « Western Geocentric » (Arpiar, 2011)
Choisi par Lowris
« Il ne faut pas se laisser effrayer par ce patronyme un brin compliqué. Car derrière ce que l’on pense être une fusion entre Cendrillon et une multinationale se planque un certain Thomas Melchior, grand prêtre de la techno minimale dont on a beaucoup aimé les sorties sur les labels emblématiques du genre comme Perlon ou Cadenza (avant que ça ne vire un poil “pouet, pouet”). Forcément mental, mais pas trop. »
Guerilla Soul (aka Amir Alexander) – « Black Dahlia » (Concrete Music, 2013)
Choisi par Brice (G.O.)
« Concrete ce n’est pas seulement des soirées, des festivals, c’est aussi un label exigeant, à l’image de cette sortie qui, si on l’écoute d’une oreille discrète, ne pourrait être qu’un énième DJ-tool house mais qui révèle, pour ceux qui savent écouter, une immense profondeur de champ associée à une chaleur tout organique. Le genre de track à prendre en pleine tronche en before, peak hour ou after. Tout simplement magistral. »
Lewis Fautzi – « Binary (Oscar Mulero Remix) » (Soma, 2014)
Choisi par Shlomo
« Le moment confession : on a une grande tendresse pour l’Écosse, ses formidables habitants et pour le label Soma en particulier. Maison qui a quand même découvert les Daft Punk, c’est quand même toujours utile de le rappeler. Le répertoire est ici plus dur, plus techno, mais toujours avec un souffle immense qui semble tout droit sorti des Highlands. On ne vous obligera pas à avaler un haggis pour autant. »
Levon Vincent – « Anti Corporate Music » (Novel Sound, 2015)
Choisi par François X
« Il faut bien le dire : les intégristes de tout bord nous font bien chier. En musique comme ailleurs. Et ce producteur new-yorkais avec ces titres de morceaux à l’allure de slogan à deux balles n’inspire pas forcément une grande sympathie. On prendra pour de l’humour son “Woman Is The Devil”. Pour autant, difficile de s’extirper de ce maelstrom techno savant d’une incroyable musicalité. Le producteur le plus doué de sa génération ? Pas loin… »
Ion Ludwig – « Maternity Almen Church » (Ugold Series, 2015)
Choisi par Paulo (clubber assidu)
« La minimale aime bien s’étendre. Souvent, ce n’est qu’au bout de sept minutes qu’elle trouve sa pleine expression après de lentes digressions autour d’un beat inamovible. D’aucuns trouveront cela un petit peu ennuyeux. Mais c’est aussi un art de haut vol comme ici, où l’on semble porté sur un voile de nuages pendant plus de onze minutes somptueuses, agrémentées par un sample/chorale venu d’ailleurs. Enfin non, du dancefloor de Concrete. »